Le Maroc a souvent été présenté par les observateurs comme l’une des exceptions du « Printemps arabe ». Il a pu anticiper et conjurer les protestations populaires menées par le Mouvement du 20 février 2011 en promulguant une nouvelle Constitution qui a ouvert la voie à la libéralisation politique et économique. Un parti islamiste modéré, Justice et Développement, est arrivé au pouvoir à l'issue des premières élections libres du pays. Les nouvelles réformes politiques, saluées par la population et la communauté internationale, ont néanmoins tardé à être fixées par la loi et n'ont pas empêché une partie de la population de se sentir marginalisée économiquement et socialement. Les libertés ont été particulièrement réprimées depuis 2014. En 2016, une nouvelle vague de protestations populaires, connue localement sous le nom de Hirak, a poussé des centaines de milliers de manifestants dans la rue, rejoints par les syndicats et les étudiants. L'arrivée d'un nouveau gouvernement en 2017 a favorisé la reprise du dialogue, mais les discussions tripartites menées tout au long de l'année 2018 sur les salaires et les droits sociaux entre syndicats, patronat et gouvernement n'ont pour l'instant abouti à aucun accord, chaque partie prenante restant fermement sur ses positions.
Dans le contexte de troubles sociaux et de revendications non résolues, il est crucial que les acteurs traditionnels et nouveaux de la société civile marocaine unissent leurs forces et favorisent un dialogue constructif avec le gouvernement, visant à apporter des solutions pacifiques et viables aux revendications de la population.
Notre programme de transformation des conflits vise à renforcer le dialogue social entre les acteurs de la société civile marocaine, entre les organisations de la société civile (OSC) et leurs communautés, et entre les OSC et les autorités à travers le renforcement de leurs capacités de transformation des conflits et de dialogue.